En cogitant sur le nationalisme que je considère comme une aberration, exactement comme l'islamisme, je n'ai pas pu passer à côté du rôle prépondérant des communautés juives de par le monde à le combattre dès son apparition au milieu du 18 eme siècle et en même temps à l'accepter voir le supporter.
Ce principe politique considéré comme presque naturel aujourd'hui, n'est qu'une invention humaine récente pour justifier l'état-nation. Autre construction artificielle pour justifier l'existence de l'état se trouvant orphelin du monarque et requérant d'organiser la société avec des principes plus adaptés à une économie libérale.
D'ailleurs le nationalisme n'est même pas considérer comme une idéologie, les intellectuels l'ont toujours boudé et l'ont rarement justifié malgré sa présence évidente dans la société et dans les mouvements politiques.
Les juifs surtout ceux de l'Europe de l'est ont été l'une premières minorités à être confrontés aux ardeurs nationalistes. Leur réaction était intéressante et se divise en deux grandes orientations : un nationalisme juifs qui cherchera un territoire pour un peuple et ressemblera beaucoup aux nationalismes européens, et une tradition de défense des droits et libertés individuelles qui connaîtra surtout son apogée (jusqu'a aujourd'hui d'ailleurs) en Amérique du Nord.
Comment les minorités juives ont pu succomber à une idéologie aussi réactionnaire qui plus est contre leurs intérêts et leur épanouissement en Europe et en Amérique ? Comment les juifs de tradition plus libérale ont pu assumer la dichotomie entre leurs engagements dans la défense des droits et libertés individuelles et le nationalisme ?
On peut s'entendre que ce problème est rencontré partout dans le monde. Cependant le cas des juifs avec leur histoire comme minorités rend l'exercice plus intéressant. En plus, si les juifs avec leur élite assez imposante et d'envergure internationale ne sont pas arrivés à contrer ce fléau que dire des autres ? Est ce que l'acceptation aujourd'hui du nationalisme, même avec son insignifiance théorique et son passé riche en exactions, a rapport avec le silence de la minorité qui en a souffert le plus?
Tant de questions qui me semblent intéressantes non seulement pour les juifs mais l'humanité qui, semble t-il, aura autant de misère avec le nationalisme qu'elle en a eu avec la religion. J'essaierai peut être si j'ai le temps d'y penser à voix haute :).
Le contexte historique a été très important dans le revirement de plusieurs en faveur de l'état nation. Avant la Shoah l'idée n'était pas si populaire que ça ni chez les religieux ni chez les laïcs mais elle existait. Et l'adoption même de ses idées par une partie de ces communautés ( avant la Shoah) en même temps que leur popularité en Europe me paraît fascinante et digne d'intérêt. Qui les a adopté en premier? qui a résisté ? etc ....
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