Au nom de la rose

L’excès de sensibilité dont on souffre face à la plaisanterie (aussi insignifiante soit elle) et l’absence de l’auto dérision ne peut engendrer qu’un terrain fertil à la terreur, la suspicion, la crainte et surtout à l’obscurantisme. Le dernier commentaire de notre ami free race sur le post de 3ayyeche m’a paru un peu excessif. Bien sûr, je n’insinue pas ici qu’il veut installer le règne de la terreur et qu’il est extrémiste et autres bouffonneries mais la question est que cette susceptibilité qui nous a atteint comme société et qui est par ailleurs compréhensible vu les défaites successives qu’on subit depuis des lustres, cette susceptibilité excessive nous conduit au point où veut nous emmener la pensée obscurantiste.
Au nom de la rose est un roman admirable d’Umberto Eco que j’affectionne particulièrement. Dans ce livre, que je ne veux pas réduire à l’histoire que je cite ici parce que c’est un trésor d’informations sur le moyen âge et un roman délicieux. Le moine responsable de la bibliothèque commet plusieurs meurtre pour empêcher les autres d’atteindre un livre d’Aristote sur l`éloge du rire. Son excuse est simple : il ne veut pas que les hommes se croient autorisés à rire: il faut les tenir ployés sous terreur. Le rire, anéantirait la crainte de Dieu et amènerait la ruine de l'Église. Toute proportion gardé, Je ne compare pas 3ayyeche à Aristote ni Free à un moine médiéval. Mais c’est un constat de la complexité de la question de respect des croyances d’autrui. Qui met les regèles ? Est-ce que le nombre des personnes fâchées est un critère ? Cette auto censure qu’on s’impose volontairement par respect est ce qu’elle laisse le terrain libre pour plus de peur? Laisser quelqu’un tourner à la dérision une idée, un symbole sans en faire une histoire n’est il pas un signe d’une société en bonne santé? Le moyen le plus efficace pour alléger la passion aveugle pour une vérité n’est il pas le rire?
Il y a quelqu’un qui aurait dit ``le devoir de qui aime les hommes est peut-être de faire rire de la vérité, faire rire la vérité, car l'unique vérité est d'apprendre à nous libérer de la passion insensée pour la vérité``

Quatrième de couverture:
Rien ne va plus dans la chrétienté. Rebelles à toute autorité, des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes et servent à leur insu le jeu impitoyable des pouvoirs. En arrivant dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie, en l'an de grâce et de disgrâce 1327, l'ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville, accompagné de son secrétaire, se voit prié par l'abbé de découvrir qui a poussé un des moines à se fracasser les os au pied des vénérables murailles. Crimes, stupre, vice, hérésie, tout va alors advenir en l'espace de sept jours.
Nous voici donc en l'an 1327 dans une abbaye Italienne en compagnie de Guillaume, ex-inquisiteur et de son secrétaire Adso (le narrateur), au milieu d'une intrigue policière médiévale, durant sept jours. L'Abbé Abbon charge Guillaume de résoudre la mort d'Adelme mais d'autres morts vont s'en suivent et compliquer le travaille du « détective » et de son jeune secrétaire. Guillaume va vite se rendre compte que ces morts sont liées à la bibliothèque de l'abbaye. Durant plusieurs nuits ils tentent (Guillaume et Adso) de déchiffrer les arcanes de cette bibliothèque conçue comme un labyrinthe , qui les mènent vers un livre « étrange », un livre d'Aristote, sur l'éloge du rire...